Vivre dans petit: Une vision et quelques conseils

Living small: A vision and a few tips

Nous vous présentons aujourd'hui le billet d'un blogueuse invitée pour l'occasion: Josianne Pouliot. Josianne est designer d'intérieur et présidente d'Atelier Praxis, un studio de designer d'intérieur basé à Montréal.J'ai parlé d'elle dans les deux billets précédents,Le mouvement Tiny House partie 1 et 2Je dois avant-tout dire que je ne détiens aucun intérêt financier dans sa compagnie. Les raisons qui me poussent à vous parler d'elle sont, d'une part, parce qu'elle est en train de construire une mini-maison et qu'elle documente le processus sur sa page Facebook mais aussi parce que ses motivations ne sont pas uniquement financières. Sa réflexion s'ancre dans un mode de vie urbain contemporain.

Je lui ai donc demandé si elle accepterait d'écrire un article pour notre blog à propos de ce qu'il y a à considérer lorsqu'on désire passer à une vie dans le « très petit». Sans plus attendre, je lui cède le clavier.

 


Ce billet aura pour objectif de faire un survol des points à garder en tête lors de vos premières démarches vers la vie dans plus petit.

Mais avant tout, j’aimerais élaborer un peu sur le "thinking" à adopter pour bien y vivre car selon moi, si ce point n’est pas clair dans votre tête, le reste de la démarche est prématuré!

Quel est ce fameux "thinking" que l’on doit adopter pour passer en mode petit?

Évidemment, il n’y a pas un seul bon "thinking" puisque nos raisons de changer de mode de vie sont toutes différentes, mais déjà faut-il que vous ayez une vision réaliste de ce concept et que vos objectifs et intérêts aillent dans le même sens!

De semaine en semaine, le mouvement devient moins marginal. On en parle plus, donc plus de personnes commencent à y réfléchir (ou se donnent le droit d’y réfléchir) car il pourrait devenir le "bon chemin".

Il faut se le dire, ce n’est pas juste une "mode" à laquelle nous sommes en train d’assister. Ceux et celles qui, à l’heure actuelle, se tournent vers ce style de vie par souci de popularité pourraient être très déçus s’ils n’ont pas pris le temps de réfléchir aux changements d’habitudes que cela implique!

L’Humain s’adapte. Il devient plus exigeant quand il estime avoir le pouvoir monétaire de le faire (même si souvent, c’est du crédit), moins quand il essaie de survivre. L’humain a des besoins essentiels et ensuite une panoplie de besoins secondaires propres à lui-même. Des besoins dont il est le seul à pouvoir identifier l’ordre d’importance.

Mais où est la limite entre ces deux types de besoins? Où se trouve l’équilibre entre le minimum qui répond à nos besoins essentiels et l’exagération de nos désirs secondaires. Quel serait le point pivot qui nous positionnerait dans un environnement confortable, répondant à plus que nos besoins de base mais sans superflu?

On ne parle pas de survie ici! Je ne suis pas en train de dire de se restreindre à boire de l’eau, manger, dormir, respirer! Qu’on se le tienne pour dit, l’internet est au top de la hiérarchie de ma liste de besoins secondaires.

Ce que l’on devrait se demander c’est : "Quelle serait une attitude de consommation responsable pour moi?" Une consommation qui répondrait à nos besoins réels et non à notre soif de posséder.

Connaître nos priorités

Comprendre et assumer l’utilisation que nous faisons de nos espaces et objets est primordial.

Quand je parle d’assumer et de besoins réels, je veux dire de ne pas prioriser un espace parce que vous voulez épater la galerie, mais bien de le prioriser par nécessité. Quand on fait cet exercice, on se rend compte que plusieurs espaces de notre habitat existant est sous exploité.

Par exemple, si dans votre quotidien vous ne mangez jamais dans la salle à manger et toujours au comptoir de votre cuisine, assumez que la priorité n’est pas votre salle à manger de 14’ X 20’. Bien sûr, quand on reçoit de la visite, c’est pratique. Mais quand l’utilisation est occasionnelle, voilà une bonne opportunité d’inclure cette fonction dans les éléments modulables de votre espace de vie.

Un espace modulable, mais pas à l’extrême

Il est important de bien choisir les éléments de votre habitation qui seront modulables. Lorsqu’une action que vous répétez quotidiennement, voire même plusieurs fois par jour demande une transformation de l’espace, cela peut vite devenir un irritant.

Le mobilier sur mesure, intégré et les objets adaptés aux petits espaces : une priorité

La façon dont nous interagissons avec les objets de notre quotidien a un impact crucial sur notre bien-être dans notre maison. Souvent, tout ça n’a rien à voir avec le nombre de pied carrés.

Pensez à acquérir moins de choses mais à acquérir de manière intelligente. Par exemple, possédez des objets et accessoires fonctionnels qui répondent vraiment à un besoin, voire même à plusieurs besoins à la fois. Vivre dans plus petit mais dans un espace mieux pensé (organisé) que lorsque l’on avait plus grand est le mot d’ordre.

Le mobilier sur mesure et intégré nous permet d’aller chercher chaque racoin d’un espace et d’optimiser tous les pieds carrés d’autant plus qu’il nous permet de répondre à des besoins très spécifiques puisqu’il a été dessiné juste pour nous. Dans des espaces aussi petit que le propose la micro-habitation, c’est selon moi un incontournable.

Pensez l’espace en pied cube plutôt qu’en pied carré

La micro-Habitation sur roues a des dimensions assez limitatives en largeur. Toutefois, elle offre une hauteur intéressante que nous pouvons exploiter dans l’aménagement intérieur. Comme nous le proposons dans notre prototype, le jeu de palier et les différents éléments pouvant être disposés plus haut nous permettent de maximiser le rangement tout en dynamisant l’espace.

Trouvez votre place

Il est très possible que la micro-habitation ne sera jamais pour vous. Chacun a des limites différentes parce que chacun a des besoins différents.

Par exemple, j’ai lu plusieurs commentaires sur les pages faisant la promotion du mouvement disant que les modèles proposés ne prenaient pas en compte les familles. Effectivement!

Considérant qu’une micro-habitation sur roues fait 180 à 250 pieds carrés, personnellement, je ne l’envisagerais pas non plus si mon ménage comprenait 5 personnes. L’objectif d’opter pour une maison plus petite est souvent de vivre plutôt que de survivre! Si votre espace de vie a un impact négatif sur votre bien-être parce que vous y étouffez physiquement, ce ne sera pas beaucoup mieux que lorsque vous étouffiez financièrement.

Trouvez votre minimum à vous. Selon votre réalité.

On essaie de se sortir du moule que nous suggère notre société : ce n’est pas pour s’obliger à entrer dans un autre moule.

Si on laisse de côté la micro-habitation mobile qui doit se conformer au code de la route, une multitude d’autres options s’offre encore à nous. En moyenne, on considère qu’une maison entre 100 et 300 pieds carrés est MICRO, entre 300 et 500 pieds carrés se retrouverait dans la catégorie du MINI alors qu’on parle de PETITES habitations pour les maisons entre 500 et 700 pieds carrés. Voici un tout autre éventail de possibilités qui vous permettra très probablement de trouver votre place dans cette nouvelle avenue de penser plus petit !

En espérant que cet article vous guidera pour la préparation et l’élaboration de votre projet. Je suis à votre disposition si vous aimeriez un coup de main!

 

Josianne.


Josianne offre une variété de services liés au design d'intérieur. Vous pouvez la joindre à l'adresse suivante: à josianne[a]atelierpraxis.ca et visiter son site web www.atelierpraxis.ca


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