Le mouvement Tiny House partie 2: le projet d’Atelier Praxis

The Tiny House movement part 2: Atelier Praxis

Suite à mon dernier article sur le mouvement Tiny House, je vous présente aujourd’hui le projet d’Atelier Praxis, un bureau de design d’intérieur de Montréal.

C’est une amie qui nous a fait découvrir ce projet qui a ceci d’intéressant : sa conceptrice, Josianne Pouliot partage son avancement sur Facebook en publiant le détailsdes dépenses et des défis auxquels elle fait face. En lisant davantage sur le projet d’Atelier Praxis, moi et Jean avons tout de suite pris conscience des similitudes dans notre façon d’aborder l’aménagement d’intérieur et notre conviction que plus petit ne veux pas dire moins bon mais que vivre dans un habitat restreint nous force à réfléchir et mieux consommer.

Le projet est d’autant plus intéressant que la maison est fabriquée avec peu de moyens et en réutilisant des éléments récupérés, lorsque c’est possible. Cette maison n’a rien à envier à un condo montréalais avec sa cuisine de 12 pieds linéaires! Au moment d’écrire ces lignes 14000$ ont été dépensés. L’objectif final? Ne pas dépasser 25 000$, idéalement 20 000$. C’est le prix d’une auto! Il y a quelques jours à peine, Josianne dévoilait des images de synthèse du futur intérieur de la maison. Une double raison d’aller voir la page Facebook du projet, ici.

Partie d’une structure de semi-remorque, la maison a aujourd’hui des murs et la finition d’intérieur est sur le point de débuter.

Je lui ai évidemment posé LA question : pourquoi?

Sa réponse: à force de voir ses clients s’endetter pour acheter toujours de plus grandes maisons qui ne cadraient pas nécessairement avec leur style de vie, sans parler du stress lié aux dettes, elle s’est mise à douter. Vouloir toujours plus, ça mène où? Josianne a choisi de se mettre à l’épreuve. Vivre avec moins? Ok. Mais vivre avec presque rien, dans moins de 200 pieds carrés, était-ce possible? En évaluant ses besoins, elle en est venue à la conclusion que oui, c’est possible. Évidemment son expérience et ses compétences de designer d’intérieur l’ont bien servi. À ceux qui amorcent un telle réflexion, elle suggère la démarche suivante : Au lieu de vouloir le plus possible et de devoir faire plusieurs compromis faute de moyens (bonjour les frustrations!), elle suggère de partir du strict minimum :

« On évalue dans quelle superficie on pourrait vivre de manière minimale et on ajoute ce qui est nécessaire, selon nos besoins réels. En éliminant le superflu, on respecte son budget et ça rend le projet beaucoup plus positif. »

Au-delà des défis liés à la possession et la consommation, vivre avec (beaucoup) moins implique des sacrifices aussi bêtes que changer la façon dont on reçoit des amis à la maison ou planifier un repas en fonction d’une surface de travail restreinte. Ceux qui ont connu une cuisine à l’européenne savent de quoi je parle. Ce sont des défis que nous partageons tous, plus ou moins, lorsque nous habitons dans de petits espaces.

Il y a aussi des considérations techniques : eau potable, eaux usées, électricité, chauffage. C’est que bien des gens choisissent de se construire une micro-maison bien loin de la ville. L’installation ressemble alors à celle d’une maison mobile (c’est un peu triste comme comparaison, mais c’est vrai!). Et puis, vous me voyez venir, l’espace intérieur doit être pensé non pas en terme d’idéal, mais de compromis. Un meuble a souvent plus d’une fonction et la simplicité dans la conception doit devenir une quasi-religion! Ainsi, Josianne a choisi de prioriser la cuisine et la salle de bain car ce sont deux lieux pivots dans la maison. Toutefois, pas de canapé permanent et encore moins de table de salle à manger grand format pour épater la galerie : le tout est convertible, tantôt un sofa, tantôt une salle à manger.

 

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 Chaque petit coin est bien sûr rentabilisé. La salle de bain accueille le garde-robe, et non pas la chambre qui elle est réduite au minimum, sur la mezzanine. Le plus ingénieux, selon moi, reste toutefois l’escalier dissimulé dans les armoires de cuisines qui utilise le comptoir comme troisième marche! Et notez que chaque volume creux créé par une marche est accessible pour en faire un espace de rangement.

Pour ceux et celles qui n’utilisent pas Facebook, voici quelques images du projet. Je m’arrête ici car pour le prochain billet, c’est Josianne elle-même qui prend le relais. Elle saura mieux que moi vous éclairer sur quoi faire et quoi ne pas faire dans la conception d’un espace aussi petit. Ça promet!

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Photos: courtoisie d'Atelier Praxis.


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